Légers
Extraits du recueil
Le Jardin du souvenir jouxte le crématorium.
"Kommst du nun, schwimmendes Licht ?"
Paul Celan, Sprachgitter, I
Pas de plaque
aucun nom
ceux-là les appelés du souffle
sont
mobiles dans l'oubli
leur transparence se répand (p.4)
les formes de l'air
respirable
n'habitent pas le temps
sous la mesure de la lumière
quelques figures reviennent
un piétinement des ombres silencieux
à la lisière
des aires d'attente
c'est un jardin sans odeur
ici il n'y a pas que des choses (p.8)
Dire qu'on avait habillé et maquillé le mort
Qui fuit comme neige comme nuée
Avec
La vivacité d'une aile secouée de frissons
L'élan
D'une lueur pour transporter un corps
Qui ne pèse plus rien
S'adosser au ciel pour regarder la terre
Où migrent les traces désormais légères (p.9)
les mains mouvantes dispersent les cendres
que le vent rabat
se glissent dans les plis des vêtements dans
les cheveux
on respire
ce souffle blanchi (p.12)
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