Épreuves
À propos d'Épreuves
Il y a eu la découverte d'une série de gravures exposées par Monique Boulant, une série d'épreuves, du gris clair aufond le plus sombre, représentant une feuille de fougère.
Puis des fragments de vers d'une pièce de Racine, Bérénice. Le fantôme d'une femme entre le jour et la nuit, voir, ne plus voir, la séparation, pour jamais...
Bérénice devient dans cette constellation le nom d'un amour perdu – le nom même de la séparation – et le titre d'un texte caché.
Le nom « Bérénice » est à l'origine du nom « Véronique », sa signification en latin, « vera icon », est « l'image vraie », en référence à Sainte Véronique qui aurait essuyé d'un linge le visage de Christ lors du chemin de Croix, le tissu en aurait gardé la marque indélébile.
Cette figure revenante / évanouissante est l'ombre de la Gradiva de Jensen.
« […] et retroussant légèrement sa robe de la main gauche, Gradiva-Rediviva-Zoé Bertgang, de sa démarche souple et tranquille, en plein soleil, sur les dalles, passa de l'autre côté de la rue. » Ces cheminements sont merveilleusement décrits par cette comparaison de Marie Étienne, à la fin de son ouvrage, Dormans, (Flammarion, 2006) : « L'écriture comme une lampe à huile que l'on promènerait sur les parois originelles ».
Extraits
Chaque feuille
pressée
sa part de nuit
révèle le creux (p.14)
- - - - - - - - -
quelques traits
en lui
remontent de l'ombre
les lignes affleurent
sans dessein
défroissent les
nuits
je n'aime en lui
ce que saisit le jour
tient à quelques fils
en lui
que lui-même (p.24)
- - - - - - - - -
les traits gravés
pour jamais
tant de jours tant de nuits
sans que jamais
les traces
ne
pas avoir connaissance
de la persistance (p.29)
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