La Blanchisserie, de Tarjei Vesaas
La Blanchisserie, de Tarjei Vesaas
La Blanchisserie, de Tarjei Vesaas (Flammarion, 2001), dans la traduction de Éric et Élisabeth Eydoux.
Limpidité, intensité de l'écriture. Ce n'est pas tant que l'histoire soit simple - aucune histoire n'est simple dès lors qu'elle raconte les tourments humains -, ce sont les mots et les choses qu'ils désignent qui viennent dire en toute simplicité et en toute clarté cette histoire. Chez Vesaas, des objets ordinaires du quotidien se chargent de sens, deviennent signes, symboles. ils interfèrent avec les éléments naturels, de sorte qu'ils apparaissent comme les composants mythologiques du drame qui se joue. Sans images.
L'incipit :
Comme animé d'une force propre, presque luminescent, le linge blanc accroché aux fils ressort dans la pénombre estivale. Exposé à la rosée de la nuit et aux premiers rayons du soleil.
Il y a ici une petite ville autour de laquelle sont agglutinées de nouvelles bourgades. Et c'est en contrebas de l'ensemble que se trouve la laverie, là où s'effectue l'étrange besogne.
L'obscurité s'épaissit. Les lumières environnantes s'éteignent une à une. Mais ici, il ne fait pas vraiment sombre car de l'étendoir émane une lueur de plus en plus vive que l'effet destructeur de la nuit rend spécialement précieuse.
Johan est tapi dans le noir. Vera, elle, se trouve dans la blancheur odoriférante du linge frais qui s'agrège pour former quelque chose d'indicible.
Il y a ausssi Krister, un pauvre hère, qui sent la mort venir et cherche une chemise blanche, une chemise qu'on lui donnera car, dit-il il me faut un signe prouvant que j'ai été parmi les gens, que je n'ai pas vécu pour rien. Et ce signe, je l'obtiendrai lorsque, dès ma première demande, on m'aura donné une chemise. Et Krister part en quête de cette preuve d'humanité.
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