L'écriture des gestes
Trois livres : Le travail de rivière de Laure Gimondi, Aller d'amont de Pascal commère1, Fondrie de Jean-Pascal Dubost2 – mais on aurait pu prendre d'autres exemples, les textes de Jean-Loup Trassard, par exemple -. Leur point commun : un écrivain contemporain prend pour matière de son ouvrage une pratique industrielle ou artisanale disparue, respectivement une ganterie, une fonderie d'art et la boissellerie dans le Haut-Jura. Ni passéisme nostalgique, ni régionalisme pittoresque. Trois œuvres résolument inscrites dans la création littéraire. Des écritures qui donnent à entendre des langues presque oubliées, et avec elles des mondes, des rapports au monde détruits, des hommes et leurs peines, leurs sentiments, leurs émotions effacés. Mais ce n'est pas tout. Peut-être aussi retrouver une trace de ce qui a été perdu avec la disparition des gestes. C'est Pascal commère qui donne cette clé : On a regardé ces mains au travail, c'est d'elles que le savoir est venu. Et sans doute un peu du silence qui accompagnait leurs gestes.3 Thierry Metz, le poète maçon prolonge le propos :L'instant n'a que nos gestes pour révéler l'inépuisable4
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