De l'un à l'autre

Le recueil De l'un à l'autre de Thierry Metz, Éditions Jacques Brémond, 1996.

          C'est un petit livre au format carré. Sa couverture, de couleur beige foncé, est douce et tiède au toucher comme une peau, elle est de seigle pauvre du Moulin de Pombié en Dordogne. La première de couverture ne porte aucun signe d'écriture, seulement un rond de toile blanche, effilé sur la partie haute et collé là. C'est que les poèmes de Thierry Metz rencontrent dans ces pages grisées les toiles photographiées du peintre Denis Castaing, des toiles filéescomme un récit d'oiseaux / ou de pêcheur. Ce sont de petites pièces cousues où se trame le piqué des jours. Des franges rendent incertains les bords . On rêve d'une chambre où les draps au tissu trop mûr cèderaient après l'amour. Des lignes dans l'espace se croisent s'écartent, au fil des mots, ouvrent des carrés de lumière. Quelques traces, des pigments. Le chemin, la vie ne tient qu'à un fil. Les lignes mènent à ce feu noir/ de soiJusqu'à l'égarement. La rencontre est aussi un long dessaisissement, jusqu'au silence.

 

Thierry Metz (1956-1997). On trouvera facilement de cet auteur Le Journal d'un manœuvre,Gallimard, folio 2004, recueil d'un poète, qui « note la part respirable des jours », dit de lui Jean Grosjean dans la préface.

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