La peinture de Pierre Cornière
Une découverte au fil d'une balade dans Nantes, à la galerie Albane où quatre tableaux étaient exposés.
J'ai été happée par la lumière de ces peintures. Une lumière venue de l'intérieur des toiles.
Ces quatre œuvres ne sont pas figuratives. On peut imaginer des nuages, des paysages, la composition est structurée, les couleurs profondes ou transparentes. Irradiées, elles se développent de la buée à la vibration intense. J'ai pensé à Constable, à ses études de ciels et à la description qu'il donne deschemins de nuages : En glissant au-dessus des parties étincelantes des nuages, ils passent pour des ombres ; mais en dépassant les parties ombragées, ils prennent une teinte grise, pâle ou sanglante1. J'ai pensé à Rothko, même si les formats ne sont pas comparables puisque les toiles de Pierre Cornière font généralement 70/70 cm.
L'œuvre de Pierre Cornière présente alternativement des peintures figuratives ou abstraites. C'est que ces classifications ne sont pas vraiment opérantes pour parler de sa recherche qu'on devine sans complaisance. On laisse monter la lumière, venir les couleurs, et il y a toujours un espace qui s'avance avec cette lumière et ces couleurs, un pan de jour nu que l'on n'appellera pas une trouée pour éviter de suggérer une fenêtre - pis un éloignement, un enfoncement dans un lointain -. Non, le vide radieux ouvert est une éblouissante rencontre au devant de notre soif.
Né en 1954, ce peintre vit dans le sud de la Loire-Atlantique.
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