Claire Borde, peintre, graveur
Claire Borde est peintre et graveur. Elle est née en 1969. Elle dessine, pratique la peinture à l'huile, la gravure en taille-douce, le pastel, le collage...
Après un Diplôme National Supérieur d'Expression plastique obtenu à l'École Régionale des Beaux-arts de Rennes, avec l'option Art dans l'atelier de gravure, elle a suivi une formation complémentaire de gravure en taille-douce à l'École Régionale de Beaux-Arts d'Angoulême en parallèle avec la préparation d'une licence en arts plastiques et d'un CAPES. Puis elle a reçu la mention Bien à un Diplôme universitaire d'art-thérapie.
Enseignante quelque temps, elle est aussi intervenue comme animatrice en école, collège, CFA...
Elle expose depuis 1994 dans des galeries et salles d'associations. Quelques titres d'expositions suggèrent l'univers de Claire Borde : Brève pensée d'eau (Centre culturel, Ribérac, 1998), Dans un jardin (galerie Antireflet à Nantes, 2001),D’eau et de lumière ( avec martine Hass, galerie éphémère, Paris, 2007), Au fil de l’eau et autres rêveries, (Bibliothèque Expression Livre, Nantes, 2008),Essais, dans le tendre mystère du monde(La Tours St Aubin, Angers, 2009),De l’aube au point du soir(Treillières, 2010).
Une œuvre de Claire Borde se reconnaît aussitôt. Dessin, gravure ou peinture, un espace est ouvert où se sont posés des couleurs claires, habitées de lumière, qu'aucun trait ne cerne, la moire d'un vert, la vapeur d'un blanc étendue sans contours d'une consistance laiteuse qui s'évapore en transparence. Quelques lignes se perdent. On croit deviner un paysage, un cours d'eau, une montagne, peut-être. Et là, un graffiti, quelques arbres, une frêle silhouette humaine, ou des reflets, des nuages qu'un glacis, par endroits sur la toile, transforme en soie.
Claire Borde la lumineuse est un artiste d'une haute exigence, de ceux dont la force est toute intérieure et l'allure libre pour aller au plus juste, au plus vibrant, au plus tendre aussi dans la respiration du vivant.
Comment peindre une buée ?
Comment peindre ce qui n'a pas de forme propre, un brouillard, une buée, une nappe d'eau emplie de reflets changeants ? Comment peindre le vent ? la branche d'un arbre perdue dans la brume ou peut-être entraînée dans le cours d'une rivière ? Un je ne sais quoi émergeant-s'immergeant, entre le il y a et il n'y a pas (1) ?
Chercher entre deux flous, deux indéterminations, la mise au point qui ne s'attache à rien et voir ainsi un espace entre, espace intermédiaire.(2)
Ce que l'on voit sur la toile est-il une trace apparaissant dans une buée ou s'effaçant dans la pâleur d'un fond où elle se dilue ?
Vouloir donner une forme à ce qui est défini par une mouvance ou dont la limite dépend d'autre chose que d'elle-même.
Quel pinceau sera assez disponible, quel geste sera assez délié pour suggérer un objet sans le déterminer avec précision, pour l'évoquer sans le fixer dans une forme établie, pour que sa présentation sur la toile sur la toile coïncide avec son évasion ?
Les dessins sont des échappées, des souffles.
Comment saisir une aube ? le matin d'une lumière changeante au gré du mouvement des astres et du balancement des feuilles sur l'eau glissante d'une rivière ?
La beauté est-elle le cœur des choses ?
Et quelle est cette émotion que l'on sent poindre tandis que la promenade s'égare parmi les reflets dont on ne sait si ce sont les accents du présent ou les résonances d'un souvenir d'enfance ?
J'étais devenue nulle part
1 François Jullien, La grande image n'a pas de forme, ou Du non-dit dans la peinture, Seuil, « L'Ordre philosophique », 2003, p. 19.
2 Toutes les citations en bleu sont extraites de Notes de Claire Borde.
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