Les exilés
- Par Nema Revi
- Le 06/08/2015
- Dans Dialogues terrestres
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Des signes sourds muets encombrent le chemin
C’est dans la tête une sidération
Le ciel très bleu qui tombe jusqu’au sol
Comme un mur
Transparent
Tous les bruits toutes les voix
Froissées
Impénétrables rebondissent
Les sons les plus durs se condensent
Quelques voyelles s’évaporent dans la poussière
Ce dessaisissement du monde est si violent
Si douloureux
Aux marges d’un silence intérieur
Aux bords des peines
Ce ne sont même pas des mots
Les choses demeurent dans la lumière du matin
D’autres s’en emparent
L’évidence reste silencieuse
On ne possède plus que ce qu’on a perdu
L’étonnement a l’innocence d’une chute
Ces heures qui refusent de naître
Se taisent ou bien parlent sans fin après Babel
Juste un chant
Le plus ancien
Entre les dents
Il y a dans la cour
La musique d’un harmonica
Mon aimée danse parmi les ombres
Mon aimée berce son enfant
Qui l’entendra ?
Tous ceux qui me sont chers crient
Qui entendra ?
Un mot encore
Brûle les lèvres
Nema Revi, Les Exilés, texte XI
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