La nuit des mots

          Dans un merveilleux ouvrage paru sous le titre Trait fragile (Éditions Le Cadran ligné, 2013), Pierre Bergougnioux accompagne les dessins de Jean-Pierre Bréchet par un texte qui se termine sur ce constat :

           "Les traits tardifs de Jean-Pierre Bréchet s'apparentent aux signes naturels, aux traces que les bêtes apposent, malgré elles, à la surface du sol, dans la poussière, sur la neige, et que les hordes primitives lisaient comme nous, aujourd'hui, les caractères imprimés, les textes qui défilent sur l'écran des ordinateurs." (p.26)

          Il faut regarder longuement ces dessins, ces tracés rugueux, répétitifs, "fragiles".

          Comment ne pas chercher alors dans nos mots comme une trace ou un écho du signe archaïque qu'ils ont été, qui conservait encore comme l'empreinte des choses qu'ils désignaient ? Ou peut-être seulement un bord obscur par où chacun touche à la nuit ancienne du langage ?

         Comment ne pas se souvenir du livre Les Oiseaux de Tarjei Vesaas ? (Article : Les Oiseaux de Tarjei Vesaas)

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